Les start-ups n’ont pas de définition juridique particulière qui le différencierait des entreprises. Pourtant, dans leur fonctionnement et dans la place qu’elles occupent dans la société, elles représentent un objet à part. Un objet qui n’avait jamais vraiment été étudié. C’est désormais chose faite et cela permet d’en savoir plus sur le profil type des créateurs de start-up.

Des profils très éduqués

80 % des créateurs de start-up auraient un niveau d’étude Bac +5 ou plus. Parmi eux, 21 % viennent d’école d’ingénieur et 35 % sortent d’écoles de commerce. À l’inverse, seulement 7 % des créateurs d’entreprise ont un tel niveau d’étude. Cela s’expliquerait par l’exigence du monde des start-ups. La concurrence y est extrêmement rude et il est essentiel pour les créateurs d’avoir des connaissances larges dans de nombreux domaines.

Ils doivent savoir développer un business plan et convaincre des investisseurs, mais également comment gérer leur présence sur Internet. Aujourd’hui, une start-up dépend principalement de son image. Une levée de fonds peut tenir seulement à une bonne campagne SEO et l’achat d’articles sponsorisés pas chers qui permettent de donner de la visibilité à l’innovation portée par la start-up. Or, toutes les connaissances que cela exige ne peuvent pas s’improviser.

De grandes inégalités entre hommes et femmes

L’étude menée Marion Flécher permet également de démontrer la domination masculine sur le milieu des start-ups. Les créateurs de start-up seraient majoritairement masculins, mais surtout, ils lèveraient en moyenne 2,4 fois plus de fonds que les créatrices de start-up. Un fait que certains tentent d’expliquer par les prises de risques plus importantes chez les hommes. Un argument peu convaincant qui oublie le poids de la décision des investisseurs dans les montants levés.

Par ailleurs, il semblerait que la répartition des tâches dans le couple ait un poids important sur les femmes entrepreneuses. Si elles travaillent depuis chez elle, le conjoint aurait alors davantage tendance à s’appuyer sur sa compagne pour gérer le quotidien que dans la situation inverse.

Les start-ups contre la méritocratie

Si la liberté d’entreprendre est un des fondements de la méritocratie, l’étude de Marion Flécher tend à prouver que le mérite n’aurait pas grand-chose à voir avec la possibilité de créer sa start-up. D’abord, parce que nous ne sommes pas tous égaux devant les études supérieures, parce qu’elles ne sont financièrement pas accessibles à tous.

Ensuite, seuls 3 % des créateurs de start-up l’ont fait par nécessité financière. Tous les autres ne connaissaient aucun problème sur ce sujet. 83 % d’entre eux déclarent avoir créé leur start-up par goût de l’entrepreneuriat sans jamais prendre le risque de se ruiner.