Mercinity est une jeune pousse qui s’attaque à un problème méconnu : les « irrépartissables ». Il s’agit de sommes collectées par des sociétés de gestion des droits d’auteur qui ne reviennent pas toujours aux artistes. La start-up s’assure que les versements ont bien lieu.

Justice pour les artistes !

Musicien, chanteur ou encore compositeur, vous n’êtes pas certain d’avoir perçu les sommes qui devaient vous revenir pour un travail effectué ? Mercinity s’adresse à vous. La start-up française est un assistant aux tâches administratives des artistes, qui règne sur un créneau unique, le recouvrement de droits d’auteur.

Fondée en 2016 par Nicolas Velai, elle sert d’interface entre les artistes et les sociétés de gestion collective, comme la Sacem. Comme l’explique Nicola Velai : « C’est une affaire un petit peu compliquée, les créateurs ne se doutent pas qu’une partie de leurs revenus ne leur a pas été redistribuée. […] Légalement, les sociétés de gestion collective sont tenues de mettre à disposition toutes les sommes qu’elles n’ont pas pu reverser, à travers des listes dont elles doivent rendre compte, de telle façon à ce que les artistes puissent les réclamer ».

La création de Mercinity est mue par la volonté de simplifier les choses : « Les sociétés de gestion collectives communiquent encore trop peu sur l’argent qu’elles ne distribuent pas, et ces montants servent finalement à financer l’action collective au lieu de revenir aux artistes ».

Les artistes séduits

À l’origine, Nicolas Velai et son associé avaient envie de lancer une plateforme équitable de musique en ligne. Puis l’idée est arrivée et plutôt que le marché du streaming, déjà embouteillé, ils ont opté pour un créneau vierge.

C’est en tombant sur une news parlant du sujet qu’ils imaginent leur start-up. En 2006, les sociétés françaises de gestion collective avaient été accusées d’avoir utilisé 18,4 millions d’euros pour financer leurs actions culturelles, une somme piochée dans les irrépartissables.

Le directeur de Mercinity reconnait que « c’est très bien de financer Rock en Seine ou les Francofolies, mais lorsque c’est votre argent qui est utilisé à votre insu, c’est une autre paire de manches ». Et de rappeler qu’un artiste qui ne réclamerait pas son dû pendant 5 ans les perdrait tout simplement ! Mercinity donne d’ailleurs la priorité aux artistes dont ce délai est sur le point de se terminer.

Si la start-up dit compter parmi ses clients des « clients connus », elle n’est pas aussi populaire du côté des sociétés de gestion. Cependant, l’Europe s’en mêle et semble vouloir faire la lumière sur ces pratiques : « L’an dernier, une directive de l’Union européenne a contraint toutes les sociétés de gestion collective à publier les listes comptables de ces irrépartissables. Donc elles sont en train doucement de s’adapter à ce nouveau cadre » conclue Nicolas Velai.